

Rêveurs ou inquiets, nous sommes parfois complètement sourds à l’environnement.

Le beau Sharawadji joue avec les règles de la composition, il les détourne et éveille dans la confusion perceptive un sentiment de plaisir. Dans cette confusion brutalement présente, les sens, comme le sens, s’y perdent. L’effet survient contre toute attente et transporte dans un ailleurs, au-delà de la stricte représentation - hors contexte. Sharawadji, selon le livre À l’écoute de l’environnement, répertoire des effets sonores de Jean-François Augoyard et Henry Torgue, est «un effet esthétique qui caractérise la sensation de plénitude qui se crée parfois lors de la contemplation d’un paysage sonore complexe dont la beauté est inexplicable. C’est pourquoi, dans ma pratique artistique, j’utilise un processus d’écoute, d’analyse, de transformation et d’orchestration de paysages sonores enregistrés pour créer des portraits électroacoustiques qui sont, entre autres, à la recherche de «l’effet Sharawadji ». Le pouvoir évocateur d’un paysage sonore enregistré me fascine, tant au niveau environnemental et musical que spirituel.

#Paisajes sonoros musicales plus
Je m’inspire de l’idéologie d’écologie sonore développée par R Murray Schafer et du World Soundscape Project (Projet d’environnement sonore mondial) et je crois au principe que les artistes peuvent contribuer au développement d’un environnement sonore plus imaginatif et équilibré. La question de survie, de responsabilité et d’interprétation artistique de notre environnement me hante depuis plusieurs années et m’incite à créer avec et à propos de notre environnement sonore. Au début des années 1990, l’environnementaliste canadien David Suzuki prédisait que les dix prochaines années seraient notre «dernière chance pour changer»…
